Je suis consternée. Par cette indifférence. Par cet oubli. Par mes envies. J'ai envie de crier. J'ai envie de danser. J'ai envie de faire l'amour. J'ai envie de manger. J'ai envie de partir en vacances. Mais il ne faut pas oublier de suivre les règles. Celles que je m'acharne à rédiger ici. Mais putain qu'est ce que c'est dur. Et là, on se rend compte qu'on vient d'offrir la liberté à une personne qu'on ne savait pas en captivité. Il aurait suffit d'une phrase. Il aurait suffit d'un "j'ai besoin de toi". Ou d'un "ne t'en va pas" sincère. Plein de conviction. Il aurait suffit d'une raison de rester. Plutôt qu'aucune raison de partir. Parce que j'en avais des raisons pour partir. Mais une seule pour raison de rester, et j'oubliais cette semaine, cette dure semaine de réflexion. Mais il est resté muet. Comme toujours.
Alors je suis restée froide. Glaciale. Sans pitié. Et j'ai laissé tomber ces mots. Je suis partie, puisqu'il est incapable de me retenir. Et je frissonne tous les jours. De son incapacité. De mon absence. J'ai arraché cette partie de moi même. Violemment, j'ai pris cette lame, et j'ai tranché ma peau, j'ai cassé mes os, j'ai cherché dans ce qu'il me restait de corps ce coeur. Je l'ai saisi entre mes mains tremblantes et pleines de sang. Et je l'ai balancé. De toute mes forces. Loin. Très loin. Là ou il est le seul à pouvoir le retrouver. Et j'ai laissé cette ouverture béante dans ma poitrine. Pour que le vent de la solitude refroidisse mes entrailles chaque jour. Pour qu'il me rappelle à quel point je n'avais aucune importance. Pour que je comprenne que mon absence ne vaut rien, tout comme ma présence, ma tendresse, mon corps entre ses bras, mon coeur qui l'écoute chaque jour, quand il dit le pire comme le meilleur.
Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas abandonné.
Mais je crois que cette fois, c'est moi même, et ce qui faisait que j'étais moi que j'ai abandonné.
Je me suis laissée sur un bord de route, à pourrir dans un fossé d'eau en putréfaction.
Comment se relever après s'être trahie soit même...
Nebuleuse